Haut-Uele: Le corps PPN de l’ICCN certifie vingt et un Rangers de la Garamba, formateurs en matière de Référentiel National Métier – Compétence et curriculum des écogardes

Le Corps PPN de l’ICCN vient de certifier Vingt et un Rangers du Parc national de la Garamba comme formateurs en matière de Référentiel National Métier – Compétence et curriculum des écogardes et ce,
après avoir suivi une formation de renforcement capacité pendant vingt et un jours, vingt et un rangers du Parc national de la Garamba qu’ils ont été certifiés formateurs en matière de Référentiel National Métier – Compétence et curriculum des écogardes ce mercredi 21 juin 2023 à Nagero, QG du personnel du PNG.

C’est dans l’objectif d’uniformiser ces connaissances pratiques pour tous les écogardes de la RDC d’une part, et de renforcer les capacités professionnelles et opérationnelles conformément au besoin de l’Afrique Centrale.

Plusieurs autorités de l’ICCN, des FARDC et d’autres structures étatiques ont participé à cette cérémonie de remise de brevet. Formation assurée avec l’appui d’une forte délégation du Corp PPN venue de Kinshasa pour assurer cette formation des formateurs sous l’égide du Commandant adjoint chargé de l’administration-finances et logistique, accompagné du Colonel Chargé de formation, du Major Magistrat – conseiller Juridique, l’assistant du Commandant principal, et de la chargée de communication du Cops PPN. Du coté du PNG, l’on note la participation des représentants du Directeur chef de site, et celui du Colonel en charge de coordination FARDC/Rangers accompagnés du coordonnateur LAB du PNG, des officiers et sous-officiers des rangers du PNG, d’autres formateurs facilitateurs locaux, les lauréats écogardes, d’autres écogardes et les personnels du PNG.

Situé dans la province de Haut Uélé à environ 320 km de Isiro, le parc national de la Garamba est l’une des aires protégées de la RDC. Créé en 1938 sur 5 000 km2 avant d’être sécurisé dans les années 70 avec la création des domaines de chasse Azande, Gangala Bodio et Mondo missa ramenant sa superficie à peu près de 14 000 km2 et porte la dénomination du complexe Garamba. Site du Patrimoine mondiale de l’Unesco, le PNG abrite une grande variété d’animaux emblématiques tels que les éléphants, les girafes, les lions et les rhinocéros blancs. Longtemps soumis au braconnage intensif et international à cause entre autres de sa proximité de zones frontalières infestées par des groupes armés, la situation sécuritaire a été maitrisée d’après le chef de site adjoint de ce parc.

Séance des formations desRangers au PNG, juin 2023, Ferha Ntumba©

« Le Complexe Garamba, ce qui est vraie, est accessible par voie routière pour des visites. La situation sécuritaire est stable. C’est l’une des conditions pour la réintroduction de ces rhinocéros. Aujourd’hui tout est stable, certes il ya des défis mais ça ne remet pas en cause ce qui est fait et il n’ya pas de danger au stade actuel » rassure Pascal ADRIO.

Qu’à cela ne tienne, le Corps pour la Protection des Parcs Nationaux et Resserves Naturelles Apparentées (CoRPPN) de l’Institut Congolais pour Conservation de la Nature (ICCN) l’avait identifié comme deuxième site pilote après le DCBU pour la formation 21 Eco gardes comme formateurs sur le référentiel métier-compétence et curriculum de formation de l’Eco-garde de la République Démocratique du Congo, eu égard au besoin d’une part d’uniformité de la formation à tous les éco-gardes de la RDC, et d’autre part de renforcement des capacités professionnelles et opérationnelles conformément au besoin de l’Afrique Centrale, d’avoir des unités spécialisées d’Eco-sécurité.

Pour benoit KISUKI MATHE, Cette session de formation des formateurs, appuyée par l’ONG international Wild life Conservation Society (WCS), à travers sa branche basée au Gabon, a eu le mérite de mettre en place un noyau formel pouvant permettre d’étendre la formation de base de l’éco-garde, après son recrutement, pour des formations spécialisées via la formation continue.
« Sincèrement il faut dire que nous sommes très contents d’arriver à la fin de cette formation par ce que nous pensons avoir doté ce parc d’un noyau des formateurs pour une nouvelle génération d’écogarde. Comme vous le savez, aujourd’hui nous sommes en train de recycler nos écogardes à travers la République démocratique du Congo et ceci, conformément à un programme régionale convenu au niveau de l’Afrique Centrale.

Nous essayons d’intégrer les nouvelles matières que les écogardes n’avaient pas l’habitude de suivre notamment le leadership, le développement durable, les effets du changement climatique et beaucoup d’autres matières. Aujourd’hui nous avons un noyau formé au niveau du PNG, et nous espérons que ceux-ci formés, comme ils étaient très appliqués, ils vont pouvoir transmettre cette connaissance acquise aux autres écogardes. Surtout que la plupart de ceux qui viennent d’achever cette formation ici sont des chefs pelletons, ils vont continuer de vulgariser aux collègues qui sont à l’intérieur du Parc. »

Du 2 au 21 juin une vingtaine d’Eco-gardes du PNG ont été outillés sur 12 modules, à savoir : les Techniques paramilitaires, les droits de l’homme et DIH , la législation sur la conservation de la nature les technique de communication, d’animation et les TIC, la Gestion participative et Ecodéveloppement, le Leadership et Développement Personnel, la sensibilisation et l’éducation environnementale, les Principes et Pratiques de lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, l’écotourisme et relations publiques et les pratiques administratives , les pratiques de management, la gestion et la comptabilité et les pratiques administratives et archivage. Des modules dispensés avec une approche participative marqué par un engouement des apprenants et ponctués par des exercices pratiques sur plusieurs endroits de Naguero siège administrative du parc en se conformant au travail quotidien des éco-gardes pour lier la théorie à la pratique.

Des travaux pratiques sur la perquisition sur les patrouilles de choc en passant par les bio monitoring avec l’accompagnement des responsables du parc qui auront permis aux désormais formateurs de bien jouer leurs rôles d’agents d’applications des lois mais surtout celui d’acteurs de développement communautaire.
« Nous avons appris comment dresser les différentes sortes des Procès-Verbaux : PV de destruction, PV des descentes sur terrain, etc. Nous avons reçu beaucoup de connaissances pratiques. Partant des modules sur l’éducation environnementale, nous avons compris comment sensibiliser la population car la population doit connaître c’est quoi la biodiversité, c’est quoi la protection. Dans le module de la communication, nous avons appris comment circonscrire et passer divers messages utiles et sensibles, en tenant compte de la perception du récepteur face à l’émetteur. » témoigne le sous-lieutenant Richard PAYIGO

Pour sa part, Brigadier en chef Charly ATOSHA, femme écogarde s’est adressé aux femmes en ces termes : « Le conseil que je prodigue aux femmes. Il ne faut pas être seulement derrière les hommes. La femme doit travailler comme les hommes. Voilà pourquoi moi et certaines autres collègues femmes, nous travaillons comme rangers au même titre que les hommes. Ceci nous permet de contribuer au bien-être de nos enfants, de nos foyers et même de toutes les communautés tant directement qu’indirectement »

C’est à travers une cérémonie officielle durant laquelle les 21 écogardes formés ont reçu des brevet certifiant leurs formations que s’est clôturée cette session de formation des formateurs organisée par le CorPPN/ICCN, qui a permis de renforcer les capacités de 21 éco-gardes du PNG en faisant d’eux des agents complets et décomplexés au service de la conservation de la nature, avec pour mission de transmettre, à leur tour, les connaissances.

Ferha NTUMBA