Une vive tension a secoué la cité minière de Durba ce vendredi 23 mai 2025, suite à une manifestation populaire pour protester contre l’insécurité grandissante dans la région. Lors de la dispersion musclée de cette mobilisation par les forces de l’ordre, le journaliste Animateur Samy Maliki, à la radio communautaire Kibali FM, a été grièvement blessé par balle à sa main droite.
Ce drame est survenu dans un climat déjà marqué par une profonde colère de la population locale. La veille, soit le jeudi 22 mai, un opérateur économique de la place a été tué en pleine soirée par des hommes armés non identifiés au centre commercial de Durba. En réponse à cet acte criminel, les habitants sont descendus dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol face à la recrudescence des actes d’insécurité, devenus quasi quotidiens dans cette partie de la province du Haut-Uele.
Dans une déclaration publique, le Directeur Général de la radio Kibali FM, M. Samuel Ayikuli Andabha, a fermement condamné l’attitude des forces de sécurité. Il accuse ces dernières d’avoir fait usage de leurs armes de manière disproportionnée, tirant à bout portant sur les manifestants, parmi lesquels se trouvait le journaliste blessé
» Nous assistons à une dérive inquiétante. Tirer à balles réelles sur des citoyens sans défense, dont un journaliste en plein exercice de son métier, est non seulement inacceptable mais criminel « , a-t-il déclaré avec émotion.
M. Ayikuli Andabha pointe du doigt un manque criant de professionnalisme chez les agents des forces de l’ordre impliqués dans l’opération. Il exige des sanctions disciplinaires et judiciaires sévères à l’encontre des responsables de cette répression, ainsi que le remplacement immédiat des responsables sécuritaires en poste à Durba
» Ils ont échoué à leur mission première : protéger la population et garantir sa sécurité. Leur maintien en fonction ne ferait qu’aggraver la méfiance déjà croissante entre les citoyens et les forces de l’ordre « , a-t-il martelé.
Alors que le journaliste Samy Maliki reçoit actuellement des soins médicaux, des voix s’élèvent de plus en plus au sein de la société civile pour réclamer une enquête indépendante et transparente afin de faire toute la lumière sur cet incident dramatique.
Ce nouvel épisode de violence relance le débat sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires dans les zones minières du pays, souvent théâtre de tensions entre les communautés locales, les autorités, et les groupes armés actifs dans la région.
Rédaction